Les Variations Goldberg – J. S. Bach

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Extrait audio:

J. S. Bach, Variations Goldberg | transcription pour duo de guitares

Comme tant d’autres en son temps, Bach a beaucoup pratiqué l’adaptation et la transcription, de partitions de ses contemporains ainsi que de ses propres créations. Si sensible qu’il fût au « grain » des voix et des instruments, il n’en a pas pour autant hésité à faire subir à ses propres oeuvres les métamorphoses propres à leur insuffler une vie nouvelle. Il est vrai que la densité et la rigueur de son écriture contrapuntique se prêtent admirablement à des lectures autres, en des couleurs renouvelées pouvant en révéler des facettes jusqu’alors négligées. De même que L’Art de la fugue, les Variations Goldberg ont suscité bien des transcriptions. Or, des cordes pincées du clavecin à celles de la guitare la distance est moindre que celle du passage au piano ou à l’orgue, voire à un ensemble instrumental. Dans une unité de couleurs, les lignes acquièrent ici une autonomie de nuances que les seuls claviers du clavecin ne peuvent exprimer. Inépuisable richesse des chefs-d’oeuvre…

Gilles Cantagrel 

 

Les Variations Goldberg en noir et blanc

Depuis que je pense à jouer les Variations Goldberg à deux guitares, je les imagine en noir et blanc. Il ne s’agit pas de les jouer en essayant de restituer les couleurs d’époque, mais plutôt en essayant de saisir ce qui reste, ce qui résiste au temps.Au départ, il y a un désir plus passionnel que raisonnable, une attirance vers quelque chose qui n’est pas a priori fait pour soi. Car, si le clavecin et la guitare ont quelque chose en commun dans la nature de leur courbe sonore, leurs possibilités respectives sont très différentes.Nous avons donc voulu créer la rencontre entre notre instrument et le chef-d’oeuvre. Et ce, sans jamais aller contre notre instrument : les tessitures, les tempos et les ornements ont été choisis pour leur faisabilité, leur efficacité, leur musicalité guitaristiques. Mais nous ne sommes jamais allés non plus contre l’oeuvre, sa forme et sa nature intrinsèques.L’idée de la transcription est une pratique d’époque. Nous reprenons à notre compte les idées initiées par la grande musicienne et musicologue américaine Rosalyn Tureck, qui disait que la musique de Bach, essentiellement abstraite, peut circuler d’instrument en instrument. Il existe de nombreux exemples montrant que Bach jouait lui-même ses propres pièces en variant l’instrumentarium, chaque version apportant son propre regard sur l’oeuvre.Travailler les Goldberg à deux implique, comme tout travail de musique de chambre, de s’imprégner d’un réflexe commun. Ainsi, sans trop discourir sur la forme ni sur notre « plan d’attaque », nous avons laissé, peu à peu, ces variations nous habiter. L’idée d’une homogénéité sonore n’a pas non plus été notre souci premier. Nous avons plutôt chercher à faire vivre harmonieusement nos différences.La musique de Bach est une synthèse sublimée de toute la musique occidentale qui s’est faite avant lui. Et les Variations Goldberg sont un peu la synthèse géniale de l’art de Bach.Si cette musique est si vivante, c’est parce qu’elle suscite autant l’envie de plonger dans l’époque de sa création pour approcher de la « vérité », que l’envie de se l’approprier et de continuer à rajouter des étages à cet édifice indestructible.

Sébastien Llinares

 

 

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Extrait audio:

J. S. Bach, Variations Goldberg | transcription pour duo de guitares

The Goldberg Variations in black and white

Since thinking about playing the Goldberg Variations with two guitars, I imagined them in black and white. It’s not a matter of playing with the intent of restoring the colors of an epoch, but rather to capture what remains, what resists time.Initially there was more of a passionate desire than intellectual, an attraction towards something that, on the face of it, wasn’t meant for one to do. Because even if the harpsichord and guitar do have something in common in the nature of their sound curve, the respective possibilities are very different.We therefore wanted to create an encounter between our instruments and the work of art without ever going against their nature. So we chose the ranges, tempos, and the ornaments for their feasibility, efficiency, and guitar-like musicality. And we have never played against the piece either, keeping its intrinsic form and nature.The idea of the transcription was customary of the time period. We carried out the ideas initiated by the great American musician and musicologist Rosalyn Tureck, who said that Bach’s music, essentially abstract, can circulate from instrument to instrument. A number of examples exist showing that Bach himself played his own pieces on various instruments, with each version bringing its own interpretation to the work.Working together on the Goldberg Variations, as with all chamber music, involved the two of us to acquire a common reflex. So in this way, without going into too much detail about the form or line of approach, we let these variations inhabit us little by little. The idea of having a uniform sound wasn’t our first concern. Rather we looked to bring our differences to life harmoniously.Bach’s music is a refined synthesis of all occidental music that had been created before him. And the Goldberg Variations are a brilliant synthesis of Bach’s work of art.If this music is so lively, it is because it arouses the desire to dive into the era of its creation to get closer to the “truth” as much as the desire to capture it and to continue to add to this indestructible edifice.Sébastien Llinares

J. S. Bach’s Goldberg Variations | transcription for guitar duet

Like many others during his time, Bach very often practiced adaptation and transcription of sheet music by his contemporaries as well as his own works. Although sensitive to the texture of voices and instruments, he didn’t hesitate to have his own work undergo a metamorphosis proper to breathe new life into them. It is true that the density and the rigor of his contrapuntal writing lend themselves to other interpretations, into renewed colors which are able to reveal, up to that point, neglected facets. Like The Art of fugue, the Goldberg Variations have also led to many transcriptions. However, from the picked strings of the harpsichord to the guitar, the distance is minor compared to the one between the piano and the organ, or even among an instrumental ensemble. In a unity of colors, the lines acquire an autonomy of nuances here that the harpsichord keys alone couldn’t express. Inexhaustible treasures of masterpieces…

Gilles Cantagrel   

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